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Nous, les êtres ailés, planons au-dessus
De la grande famille humaine.
Suspendus un moment de plus
En temps de brume.
Sans être diplômés en rien
Nous maîtrisons l’art de la voltige
Comme un flottement au-dessus du réel
Un ange passe.
Nous les bipèdes
Anticipons l’avenir ou envions le passé .
Avec une sorte de joie stupéfaite,
nous acclamons la jeunesse.
Nous faisons couler de l’encre
Couler du sang
Couler des pleurs
Couler des rires.
À l’image des oiseaux
Nous faisons couler des chants
Des roucoulements
Des piaillements.
Hier, les yeux rivés au ciel
Je l’ai vu, se détacher de la nuée des bernaches
Prévenant ses pairs
Par des cris stridents et répétitifs
Pour revenir sur ses pas.
Récupérer un oisillon oublié?
Rejoindre son groupe d’ado à la berge des quatre vents?
Se percher à la cime du grand chêne?
Nous, les animaux
Moi, organisme vivant, mortelle,
Ahurie dans mon corps qui crépite
À la pointe du sens,
Sous les nuages lourds de la fumée des feux,
À midi
Telle une voluptueuse
Je cuisine un bon risotto
Je dis,
C’est facile
Et je le crois.