Pois de senteur (Nicole Gravel)

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Une corde à linge suspendue, suspendue
Au loin suspend le linge, ton linge attire
Mon regard au loin, ton linge vide de toi
Soudain saisi par une pince au ventre
Comme une pince à linge qui me retient
Mon regard attiré éprouve une pointe
Le sentiment comme si l’éphémère
Par ses mouvements au vent me disait
Ce que je cherche à oublier à ventiler.

À l’ordre il me ramène cela n’arrange pas l’affaire
Ton linge au vent sans toi
Celui que j’aime puisse un jour partir
Que toi que j’aime tu t’en ailles plus loin
Ton linge et toi et tous de toi même moi
Peu importe pour où ton ailleurs t’entraînera
Dans ce monde qui ne m’appartient pas
Pourquoi le vent me parle si fort aujourd’hui
Pourquoi se force-t-il à me le rappeler

Pour l’instant
Les plaisirs les joies de toi
Sur la corde de ma mémoire
Des vêtements de toutes les circonstances
Pour se plaire, pour la balade en vélo sous la pluie
Pour le Noël de nos fantaisies de guirlandes scintillantes
Pour la venue de la dernière, cette chérie partie trop vite
Et nos cuisines et nos jardins et les oiseaux, nos voyages
Nos folies, nos enfants, le ciel de toutes sortes.

Que mes embarras me parlent me crient me sifflent
me tourmentent me torturent
Ils n’ont qu’à continuer moi je fais pousser des fleurs
Sous ton linge qui se sèche dégage ton parfum
Un mélange de pois de senteur et de savon.

Pois de senteur20210624_211308-1

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