![20210301_141729[1]](https://ecrirelirepenser.com/wp-content/uploads/2021/03/20210301_1417291.jpg?w=470)
.
Un enfant
Solitaire
Seul
Sans famille
Sans logis sans argent
Sans port d’attache
Ne sait lire
Il sait un peu dire des mots de la langue d’ici
Certains mots leur musicalité l’inspirent ou l’alertent
Dans une grande ville
Peu importe laquelle
Elles sont toutes identiques
La même insensibilité
Une proie facile
Ce petit de neuf ans
Il a dû fuir
Une famille adoptive maladive
Il criait de peur quand le père buvait battait
On l’enfermait le malmenait
Une famille sans moyen
Pour comprendre sa détresse
Pour le rassurer le consoler
Donner un sens lui offrir
Un présent aimant
Dans la ville il déambule
Chandail jaune, jeans, imper vert
Un marchand d’organe
considère son potentiel
Un proxénète pense à qui le refiler
On le regarde on le tâte des yeux
Il n’a aucune idée où il se trouve
Avancer, avancer pour s’en sortir
Comme une phrase chantante qui l’accompagne
La même que lorsqu’ils cherchaient la liberté
En dehors hors des camps de réfugiés
Cette phrase la fredonne lui donne l’élan le courage d’exister
L’exil de son pays natal en pirogue
Les bombes les corps jonchant l’odeur putride
Ici il sait que sa situation ne peut pas empirer
Cette certitude chante en lui
Il regarde derrière les vitrines ils mangent tous
Lui à son crouton ranci dur c’est bien assez
Il continue marche plus lentement
Prend un tournant inspecte les noms des rues
Sans déchiffrer s’en remet à sa forme
Comme si celles-ci allaient lui indiquer le chemin
Elles n’ont rien pour lui que des jeux d’ombres
Il a la certitude la certitude il continu d’avancer
Le chemin le conduira à l’endroit précis
Cet endroit qui sait qui s’y trouvera
