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Le merle est en avril
Aux drupes du sorbier
Ce que l’arc-en-ciel
Est au soleil, après l’ondée.

Son trille à la brunante
A la douceur des secrets,
Que scelle l’âge tendre
Dans un silence qu’on se promet.

Si son vol s’effarouche
D’une neige tombée
Comme les lèvres de ta bouche
Sous la caresse d’un baiser

Il écrit dans son sillage
De cet alphabet singulier
Que seul enseignent les voyages
Tous les printemps du mois de mai.

Et s’il envoûte la nuit
Invisible troubadour
Et berce les taillis
De sa plainte d’amour

C’est pour qu’elle s’élève au ciel
Et y invente des étoiles
À convaincre ta voile
Que rêver lui donne des ailes…

Et si tu portes en toi
Comme un espoir, une prière
La force de la foi
Qui met au monde la lumière

Tu sauras faire ton nid
Des derniers frimas de l’hiver
Pour que chante ta vie
À tous les printemps de la Terre…