Pardonne-moi, Seigneur (Nathalie Gauvin)

Tulipes-Nathalie Gauvin

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Pardonne-moi Seigneur
Si je l’ai mal aimé
Si je n’ai que mes pleurs,
Pour savoir regretter

Tout ce que je n’ai fait
N’ai dit ou n’ai donné
Comme si pleurs suffisaient
Pour absoudre un péché…

Me reste ma douleur
Pour amie et pour sœur
Et son absinthe amère
Pour transcender l’enfer.

Je cherche délivrance
Au cœur de l’espérance
Son chant est ma prière
Mon ode à la lumière.

J’aurais tant à lui dire
Que je n’aie dit encore
Saura-il me suffire
De crier mots plus fort

Pour faire refleurir
En exode aux remords
Les pays de l’aurore
Des printemps à venir?

Laisse-moi le ravir
Un instant à la mort
Au risque de souffrir
Deux fois et, plus fort pour

Faire le verbe mentir,
Lui qui s’était targué
De conjuguer l’amour
Au temps de l’imparfait.

Car s’il est une chose
Que je refuse vrai
C’est de lire dans ma prose
Qu’il a écrit j’aimais

Je vogue sans boussole
Sur des mers de regrets
Sans le phare qui console
Et fait trouver la route.

Sa lumière s’est éteinte
Dans la tempête brève
Pour voyager d’éther
Vers ton infinité.

Je me sens si fragile
Privée de son étreinte
Qui m’inventait des îles
Refuges à ma déroute.

Où donc désarçonner
Ma carène docile?
Moi, qui n’ai que le rêve
Pour gouverne et vigile

Depuis que j’erre, sans voile
En exil de la Terre
Je suis poussière d’étoiles
Devant l’éternité…

Mon regard s’est levé
Vers la céleste voûte
Exhalant ma souffrance
Ma détresse et mes doutes

Te priant en silence
Qu’il me pardonne un jour
De n’avoir su toujours
Suffisamment l’aimer.

Ou trop mal ou trop peu
Lui qui m’a aimé mieux
Par-delà mes erreurs
Mes errances et mes peurs.

Et Dieu dans sa grandeur
Son infinie bonté
S’est fait humanité
Pour habiter son cœur…

Et son amour sublime
Éternel et sans fin
Consacrera au ciel
Son âme immortelle.

Car s’il est miracle
Que la foi nous promet
C’est que la vie ne meure
Mais demeure à jamais…

Pardonne-moi Seigneur
De l’avoir mal aimé.
Il fit pousser des fleurs
Sur des terres de graviers

Et porta son labeur
Sur l’autel, à tes pieds
Offrandes de douleur
À ta divinité.

Et chacun de ses actes
Furent pour celui
Qui le fera semeur
D’étoiles, au paradis…

N’ai nulle crainte, amour
Toi qui franchis Sa porte
Ton cœur pour seul bagage
Suffit à ce voyage.

Il viendra t’accueillir
Et te prendra la main
De Sa main de velours
Il saura te conduire

En ces lieux que les mots
Ne savent pas décrire
Tant Dieu les a fait beaux
Lumineux et paisibles.

Tu pourras voyager
Au cœur de l’invisible,
Sans jamais plus souffrir
Te perdre, ni pleurer.

Il saura soulager
La peine que tu portes
Comme un fardeau trop lourd
Inutile et usé.

Et tu vivras toujours
Au matin de l’été
Dans la blancheur divine
Et la félicitée…

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