Farfelue, Biscornue et autres phénomènes de foire: une fable grotesque (par M. Baly) — ÉPISODE 6

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ÉPISODE 6: ÉPOPÉE ÉPISTOLAIRE

Un peu de temps passa. Gargantuesque, l’épatant paternel ventripotent, s’empiffrait perpétuellement. Poitrines de poulet, patates, tripes de porcs, petits pots de tapenade, pâtes, pâtés, compote de poire, pâtisseries à la pompadour, pintes de porto, potages aux potirons saupoudrés de pépins de pommes poivrés… ripaille appétissante! Après plusieurs repas, il paraissait parfois repu. Plaisirs pour les papilles! Et il pétait. C’étaient des chapelets de pets. Des pétarades pestilentielles. Repos du postérieur malpropre!

Prout!

Saugrenue la petite piteuse persévérait dans ses pleurs et soupirs. C’étaient sans répit des plaintes pitoyables qui apitoyaient les passants sans pour autant pouvoir l’apaiser. Pupilles en peine!

Ploc!

Grotesque la trompetteuse, tout en s’époumonant, pondit un petit poupon potelé qu’on appela Pompée parce qu’il était plutôt pompeux, présomptueux, prétentieux, poseur, pontifiant, impérieux et ampoulé. Un poète? Plutôt un paon! (Pourpre ou purpurin?)

Peuh!

Biscornue l’hypocrite, la perfide, perfectionnait sous cape ses plans pernicieux pour parvenir au pouvoir complet d’une plénipotentiaire presque omnipotente. Potentielle despote!

Pom-pom-POM!

Et Farfelue, cet inepte parasite superflu, interrompit ses stupides pitreries impromptues et ses mélopées au pipeau pour peaufiner sa prose épistolaire. Portant un péplum, presque prostrée, perchée dans un peuplier, elle palpait pourtant sa panoplie de plumes un peu pliées. Sans piper mot. Elle épluchait parfois son calepin, perplexe, ou palpitait, pantoise, devant sa propre prose. Pauvre plumitive!

Pffft!

Puis, par une pluvieuse journée de septembre, Biscornue récupéra à la poste cette pseudo-épître. C’était le personnage précédemment nommé qui y parlait d’un épisode qui la turlupinait depuis longtemps.

«Chère parente, Pourquoi? Sous quel prétexte? Quelle impulsion? Quelle explication peux-tu me procurer pour m’aider à comprendre? Comment puis-je interpréter que tu aies placé tes doigts de pieds dans mes parties privées? Peut-être n’as-tu pas pensé que j’aurais préféré choisir moi-même mon premier partenaire? Être la prétendante de ta puînée ne t’a jamais paru inapproprié? En avoir eu le pouvoir, j’aurais opté pour patienter encore un peu, pour tendre vers un âge plus pertinent pour cette expérience beaucoup trop précoce… »

Puis, cela se poursuivait sur le sentiment d’humiliation et la révolte d’avoir été chosifiée, mais Farfelue était à court de «P», qu’elle avait épuisés dans la première partie de sa page. Farfelue venait de se mettre les pieds dans les plats. Tant pis pour toi, petite sotte!

4 réponses à “Farfelue, Biscornue et autres phénomènes de foire: une fable grotesque (par M. Baly) — ÉPISODE 6

  1. Merci du cœur, M. Baly, pour ces pérégrinations prou(s)tiennes qui pérorent sur le parvis de la démence, tel un pentathlon moderne perfusé à l‘oppidum du peuple ! Plénitude sur cette sempiternelle voie burlesque ! D’un cœur joueur, Stéphane

    • Merci pour la suggestion, Daniel.Mais le recueil serait trop bref pour être publiable.Je pense que j’ai écrit cette histoire un peu pour me débarrasser d’une certaine amertume qui me hantait.Je n’ai pas tellement envie d’y revenir et d’y retravailler jusqu’à ce que ça soit « publiable »…Mais bon. Qui sait ?Peut-être que plus tard, la motivation de m’ateler à cette tâche et remanier certains passages une peu bancaux me prendra…

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