
.
Ainsi les bateaux savent-ils aimer la mer mieux que le cœur imparfait de l’homme car ils n’ont pas peur de prendre le large et de braver l’inconnu, d’abandonner leurs voilures et leurs grands mâts aux forces du vent, de ployer leurs carènes sous l’assaut des grandes déferlantes et de ne pouvoir mouiller l’ancre en quelques ports rassurants quand vient le soir car le vaste horizon reste sans cesse fuyant et inatteignable devant l’insignifiance du soi.
Ils ne craignent ni l’immensité, ni l’intensité excessive de la solitude car ils savent que l’océan les portera jusqu’au seuil du trépas où les récifs nous font naufrage, dans les linceuls de sables roses et de perles de nacre que seuls ses bras de mer savent ouvrager…