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ÉPISODE 7: LE REJET
— Veux-tu bien m’expliquer d’où te vient une telle cruauté?
— Mais maman! Je ne comprends pas pourquoi elle vous a mêlés à cette histoire! Je n’avais besoin que de comprendre…
— Ta sœur est en pleurs!
— Mais c’est elle qui m’a abusée! À la fin, c’est moi qui suis la victime, dans cette histoire!
— Victime? Mais si ça ne te plaisait pas, tu n’avais qu’à partir! Pourquoi restais-tu là?
— PARCE QUE J’AVAIS NEUF ANS, MAMAN! Je ne comprenais pas ce qui se passait!
— Tu es envieuse, c’est ça? Tu veux ruiner sa réputation! Elle réussit tout ce qu’elle entreprend! Elle est travaillante! Dévouée! Elle a le cœur sur la main! C’est l’honneur de la famille! On ne peut pas en dire autant de toi! Tu nous fais honte! Tu es une ratée! Paresseuse, menteuse, manipulatrice!
— Maman! C’est elle qui te manipule! Enfin… pourquoi lui aurais-je écrit cette lettre À ELLE, si j’avais voulu la dénigrer? Je me serais contenté de la calomnier et elle n’en aurait jamais rien su. Ratée, oui! Paresseuse, oui! Mais pas menteuse, maman! Pas folle!
Mais puisque j’vous dis que j’suis pas folle, vous m’entendez?! J’suis pas folle! J’suis pas folle!! J’suis pas folle!!!
C’est à moment précis que Saugrenue sortit son arme redoutable. Les pleurs. Elle fondit en larmes.
Cela apitoyait toujours Farfelue qui, malgré toutes les imprécations que sa mère pouvait lui proférer, compatissait profondément à sa peine.
Parce que Farfelue savait. Elle savait qu’Obscène, son grand-père, avait battu sa mère violemment lorsqu’elle était petite. Elle savait que Turpitude, sa grand-mère, même en étant consciente de cela, l’avait abandonnée, se souciant peu qu’elle se fasse frapper ou même tuer.
Alors, chaque fois que Saugrenue pleurait, Farfelue était sans défense. Elle aurait tout fait pour le bonheur de sa mère…
— Je pense qu’il serait préférable que tu restes loin de nous.