Jardiniers de mon passé (Nicole Gravel)

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Nous sommes la chair et le carreau
Par où filtre l’amour, fleurte avec ton visage
Ses paillettes, ses pierres d’or en son palais
Ses coffres débordant en sont remplis
Ces filaments que tu ressens se déversent
Notre raison, notre douceur se répand là pour toi

Je suis faite de terre de boue de mes aïeux
J’ai les hanches de celle qui a enfanté une douzaine
J’ai le cœur pur de celui qui livrait la messe
Et de cette autre qui a parcouru les terres du Québec
J’engrange ses périples à pousser ses limites, mes limites n’ont qu’à le suivre
Je porte en moi la beauté du monde en continu d’eux à moi

J’ai l’ivresse de faire le tour du monde comme mes grands-parents
Sur mes terres comme ces premiers colons revenir à la nage s’il le faut

J’ai envie d’écrire de mettre en mots l’histoire de ceux et celles
Des jardiniers silencieux qui cultivent les parcelles de mes fruits
Sans que je le sache il m’habille de leur présence il m’habite
Me chuchote le merveilleux de leurs actes
Pour me laisser la place de vivre ma vie
Plus belle plus grande mieux nantie à mes yeux
Mais à quel prix quels sacrifices ils ont dû durer
Pour pouvoir me dire des tonnes de fois
Par ces gestes leurs gestes courageux de toutes leurs intentions
Ces gestes ces intentions qui me relient à eux
Relations intangibles plus vastes, l’univers les tisse
Son tissage de bouquets fleuris enflamme, impressionne entonne le vent

Toile de vie se faufile, le soleil, ma mamie l’a vu
Juste avant de partir elle s’exclame… Oh! Le beau rayon de soleil
Je suis ta chair et ton carreau lui disent en secret ces pixels de lumière
Elle se trouve parmi eux et tous ensembles me parlent
Ceux de mon passé venus me dire chaque seconde
Je t’aime nous t’aimons à la vie à la mort

Jardiniers de mon passé20210704_093628-1

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