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Je suis le fruit divin de l’improbable
Cette poussière d’ange, cet ineffable
D’où naissent les éternelles.
Incarné dans le miracle universel

Libre et insondable comme l’esprit en son mystère
Périssable, éphémère et viscérale comme la chair
Fruit stellaire, qu’enfantent les étoiles
Vers quel destin guideras-tu ta voile?

Tu portes en toi une dualité cruelle
Qui te fait boire l’absinthe autant que l’hydromel
Celle qui t’appelle à retourner à la poussière
Celle qui t’élève et te ramène vers la lumière.

Tu es cette petite chose
Qui n’est pas encore vraiment
Pas même l’amorce d’une esquisse
L’ébauche d’un balbutiement, qui glisse
Suspendue entre la vie et le néant

Dans l’abysse entre le chaos et l’absolu.
Un atome éthéré qui repose
Entre les Enfers et l’Élysée
Dans un fragment d’éternité
Qui n’a pas encore vécu.

Tu es la somme de tes expériences
Le maelstrom et la quintessence
De tes rêves et de tes pensées.
Tu expérimentes l’illusion de ta mortalité

Dans la brièveté de l’instant que tu habites
Qui n’est qu’une version de l’insolite
Qui hante le sanctuaire alambiqué
Du possible et de l’inachevé.

Mais dès l’aube de ce tout premier instant
Celle qui en son sein te façonnait
Su que pour toujours et à jamais
La plénitude de son amour et de sa joie
Portait en elle, comme un serein tribut
La certitude de t’avoir conçu.

Et elle traça ta voie
Toi, qui n’avais de loi qu’elle
Comme une sentinelle
Qui précède ton pas.
Car tu n’espérais qu’elle
Et elle, n’attendait que toi…