![20210301_141729[1]](https://ecrirelirepenser.com/wp-content/uploads/2021/03/20210301_1417291.jpg?w=470)
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Ivre mon monde chavire, ivre j’ai de la houle dans mes idées
Ivre comment me conduire avec ma rage de vivre et la tempête verglaçante
Ivre je m’abrille et je m’arrache sans destination manteau ouvert cheveux poudrés
Au coin Laurier un seul resto rapide d’ouvert tard en ce soir du 27 décembre
J’y entre, l’odeur me réconforte, j’en commande un noir brûlant
L’espace vide je l’occupe à souhait en lisant la pile de journaux.
Je suis particulièrement vulnérable, je tourne les pages sans trop d’intérêt
Je bois, je tourne les pages, je retourne en commander un autre
Étrange de penser qu’autrefois cet endroit faisait grand éclat en restaurant Français.
Ce que l’on devient qui pourrait prétendre le savoir.
Chose certaine si on sème une idée elle demeure plus réelle.
Que suis-je venue vivre ici dans ce décor qui n’existe plus.
Celui où tu m’aimais si fort de tes tendresses et de tes fantaisies
L’infini présence de tes mains, de ton rire, de ton regard enfin tout de toi.
Les lieux peuvent-ils emmurer le sucré de l’existence pour les restituer,
Une vapeur montante qui s’élèverait avec des sentiments que je puise en moi
Reviens au décor, je me souviens en ce lieu.
Ma tasse vide, peut-être un troisième, pourquoi pas.
Un homme me regarde, me sourit, passe à côté et me remet un mot
Intrigant il quitte sans plus sans même se retourner
Mon regard le suit, vite il disparaît sous la poudrerie
Sa démarche féline me ramène à son mot: J’y étais moi aussi, je me souviens de votre bonheur
Soyez heureuse!
Signé: Inconnu du ciel.
