Dialogue de la mer et du temps

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Une île, une pointe, un ilôt, une chapelle. Une caverne douce caressée par la mer, un chenal bleui d’algues. Tout ce paysage sert d’écrin à un point minuscule, une tête d’un vert vieilli qui se dresse au-dessus des vaguelettes, déterminée, sereine, solitaire : une tortue marine.

Elle brasse, la belle alanguie, au milieu du chenal, en chemin pour une grève discrète où elle prendra tout le temps qu’il faudra pour s’abandonner, les yeux fermés, au sable et aux mystères anciens de toutes les mères.

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Sur l’île il y a la caverne, qui ronfle lentement au gré des flots amollis ; sur l’île il y a la pointe qui se tend vers l’ilôt où se rend la tortue ; et sur la pointe il y a la chapelle. Têtue comme une petite chèvre, vaillante, obstinée au milieu de son désert, tellement loin de tout, tellement déterminée, sereine, solitaire. De sa croix elle montre la Lune.

Et moi qui blanchis je regarde la croix.

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FIN

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