Le paradoxe du triangle musical
C’est celui de la virtuosité
On se demande s’il est normal
Qu’un tel instrument puisse exister.
Au bout d’un petit manche articulé
Un triangle métallique pendouille
Il oscille doucement, isolé,
Sans timidité, sans honte et sans trouille.
Et puis, au moment stratégique,
Dans une précision d’acier
Pose tout l’orchestre symphonique
Et le petit triangle est percuté.
Il se met tout doucement à tinter, tinter, tinter
D’un son net vite absorbé par nos goulues oreilles
Ce petit bruit secret qui revendique son droit d’exister
Sincèrement, franchement, j’en fais du pareil.
C’est un peu comme les rimes plates
Y a-t-il quelque chose de plus plate
Je vous le demande qu’une rime plate?
Un, deux, trois, un deux, trois quatre…
Le paradoxe du triangle musical
C’est celui de la curiosité
On se demande s’il n’est pas paranormal
Qu’un tel instrument puisse ne pas être aimé.