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Ils ont troqué leurs voix pour des émoticônes
Pour des milliers de clics faits en radiocarbone
Aphones, sans paroles, ils sont comme des iles
Perdu le goût de l’autre, et dans le chas, le fil.
Ils ne se parlent plus, malhabiles, ils redoutent
D’avoir à affronter l’homme et sa fiancée.
Englué dans la gêne, l’embarras, le doute,
L’Homo Numéricus a fui l’altérité.
Isolés, retranchés, bien seuls et avachis,
Prisonniers de l’écran, ils se croient à l’abri
Alors qu’en vérité, ils sont tous dans des cages.
Évitant de toucher, refusant le maillage,
Se croyant des géants, sont devenus des nains,
Ignorant que la joie est à portée de main.