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La plaine entre en repos, la forêt tourne au gris,
Les blés se sont couchés, par les gelées, surpris.
Le cours d’eau s’est figé, on trouve sous la glace
Des grenouilles endormies et de froides limaces.
Maintenant, les chants des cigales se sont tus,
Le nordet hurle au travers les trembles chenus.
Tous ces tons flamboyants, ces bourgognes et ces ors
Sont un hymne à la vie qui nous surprend encor.
Tu es comme l’automne, colorée et fougueuse
Ton pas si léger, c’est la brise dans les feuilles
Tes taches de rousseur, du fier été, le deuil.
Tu déclines en riant ces notes précieuses.
Je suis inattentif car tu marches devant,
Ton corps époustouflant à l’abri de la laine.
La terre est engourdie, le frimas annonçant
La fin des jours ardents, mon ennui et ma peine.
Je te laisse aller car tu marches devant,
Je suis buzzé par tant de beauté sous le vent,
Je te laisse aller car tu marches devant,
Exifroqué par tant de beauté sous le vent…