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Puis il part, ses chaussures de cuir italiennes aux pieds.
Au fil des paysages du long voyage vers la mer Adriatique, suivant le cheminement des cultures, les musés d’art sont visitées un à un, comme des gouttes d’eau qui apaisent.
À la sortie du train, dans la ville d’étude, il échoue dans ses bras.
On peut les imaginer, pesant leurs mots dans la langue de l’autre.
Ils ont peut-être simplement parlé de cailloux. Éloi lui aurait montré le sien, ramassé sur la plage l’après-midi après le cours. Une pierre très fine qui ressemble à un visage.
Ce voyage en Croatie, cette vadrouille de deux longs mois, est un interminable périple de reconnaissance et de dépaysement.
Korcula, Krk, Brac, Hvar… les rêves flottent dans les îles, hôtes des joies premières.
Un matin, les baskets de mon frère cadet sont de nouveau près de la porte.
-J’ai entrepris ce voyage pour partir, pas pour arriver.
Nos mains se sont jointes, on est sortis à point pour l’orage. La course de nos pas multipliés assaille encore notre aire d’enfance.
«Le temps que l’an mesure n’est point mesure de nos jours».