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Munis de munitions
Mesurant le temps pour les propulser
Sur le sol des coquelicots rouges
Les cartouches vides des tuteurs tueurs
Rouge sur rouge rien ne bouge
Cœurs vides, fleurs fragiles
Les monticules funèbres s’étalent à l’air
Corbeaux noirs survolent l’horreur
Le temps de la disette s’abrège
L’odeur putride remue l’inflexible
Durcit les traits rigides
Ici la vie a apposé un arrêt définitif
Les chars d’assauts passent dessus
Repassent en sens inverse les réduisant
L’absence de ressemblance, disparate que des semblants
Les saisons feront en sorte de les ensevelir
Recouverts à l’abri ils se fonderont
La terre retrouvera ses enfants
Nous le jour du souvenir
Porterons le coquelicot joliment à la boutonnière
Je me souviens, ils étaient, ils ne sont plus
Aux sons des canons bruit de fond d’enfer
Une mère, une sœur, un frère, un amoureux, un enfant et tous les autres
Une rivière coule, charrie la vie qui passe et les larmes.