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Lorsque l’automne a revêtu
L’ocre de ses couleurs fauves
Et que les asters, ingénues,
Dansent dans leurs robes mauves
Que le soleil ne pare plus
Du même reflet les choses
Et que du vent l’on n’entend plus
Que la complainte morose
Lorsque l’oiseau a disparu
En emportant le temps des roses
Et que les forêts mises à nu
Achèvent leurs métamorphoses
Et qu’à leurs ramures dévêtues,
À leurs chevelures chauves,
Dans le bourgeon a survécu
Le prochain printemps qui repose
Comme l’espérance contenue
Dans la première fleur éclose,
Sous la neige aura attendu
L’enfance de l’apothéose
Nathalie Gauvin a un sens poétique absolument extraordinaire. La richesse de son vocabulaire nous emporte dans une escalade amoureuse de la langue. Merci à elle pour cet automne si coloré, et qu’elle revienne souvent nous parer l’esprit de mille grâces…