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Lente amorce de sympathie pour autrui, cet intrus
Sans crier gare, l’ébauche d’une timide intersection
Singulier moment que ce fortuit état de diapason
Mon esprit départage, attisé par cette survenue

Voilà que tu débarques alors que je ne t’espérais plus
Remuant au-dedans tous ces inconforts retenus
L’inopiné rapprochement, promesse d’un haut-lieu
Une rencontre au-delà de ce que racontent les yeux

Te sens-tu appelé par cette brèche, là gestant?
Le maintenant se fait intimiste, nous empoignant
Un nous apaisé supplée le dédale empesant
L’échange enlevant procède de l’instant attendrissant

Tu es, tu fus, tu seras, le profond sens que cela revêt
Une fois le pas franchi, s’ouvre un espace plus vrai
L’obstacle tenace levé, enfin s’exprime le vœu discret
Reconnaître l’erreur de s’être entêté à dire jamais

Après l’ubac, le replat d’un adret nous met à découvert
En abandon, sens désarmés, pointe l’instinct grégaire
Se liguer réconforte, après tant d’heures froides
Nos parts vulnérables s’improvisent camarades

Puis se tournent les pages
L’écho de passés virages
Prend un nouveau visage
Dense de complices partages

Du reste, la réalité nous teste
Insiste pour que l’on se déteste
Mais fraternels sont nos gestes
Entre toi et moi, c’est manifeste

Cette amitié, elle saura
Prévenir les faux pas
Encore ma vie racontera
Ta fidélité à m’être là

Et si le doute persiste
La magie, elle, résiste
À deux, le désirer ainsi
Allez, par ici, mon ami!