À Émilie (Nathalie Gauvin)

Tulipes-Nathalie Gauvin

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Toi qui fus mon île, mon refuge et mon rêve
Ma terre d’asile, ma prière et ma trêve
Toi qui m’as porté sur les ailes du vent
D’un amour capable de croiser mille ans.

Si l’ultime combat, que j’ai mené sans glaive
Eut raison de moi, long-courrier de naguère
Si comme vagues vaincues, se couchent sur la grève
Ma carène d’écumes s’est dissoute dans la mer

Ne me cherche pas, là où la mort s’égrène
En longs colliers de peine, sur les fleuves du temps
Car sauvé par la foi, j’ai délesté mes chaînes
Et s’inventent mes pas, aux chemins des vivants.

Comme bruissement d’ailes, sur des sentes aux abois
Devient chant qui s’arpège aux échos de ta voix
Mes givres et leurs dentelles, aux ciselures d’argent
Sont les éclats d’opales des soleils au levant

Et mon regard s’éveille, au matin de l’espoir
En ciel nacré d’azur, où des oiseaux d’essors
Irisant l’éther de leurs sillages d’or
Comme fleurs de chimères ont fait naître l’aurore.

L’émeraude des collines qui ondulent de langueur
Dans la tiédeur sublime de l’ivresse d’un souffle
S’est fait écrin de mousse, pour abriter mon cœur
Qui s’y est reposé, aux cantiques des sources,

Puis me suis éveillé, sans nul autre fardeau
Que neige de pommiers à porter sur ma peau
Et j’en ai respiré les effluves suaves
Comme se gonfle la voile enivrée de voyages

Mon regard en partance, a tracé une voie
Par-delà la colline, la montagne et les bois
Jusqu’à cette demeure, où j’étais attendu
Par de grands cris de joie, qui m’avaient reconnu.

Transcendé d’absolu, Dieu m’a ouvert les bras
Il a dissous le vide qui habitait en moi
Son amour infini a vaincu l’impossible
Exilé le chaos et l’inaccessible

Et sa lumière divine, éternelle et sans fin
Qui m’inonde et m’entoure, m’a fleurie un jardin
Où j’attends ton retour, le toucher de ta main
Pour y être ta route, toi qui fus mon chemin…

2 réponses à “À Émilie (Nathalie Gauvin)

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