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Désemparé à la vue du fauteuil dorénavant inoccupé
L’aube timide cherche encore l’absent parfum de café
Une persistante feuille s’est détachée de l’arbre
Tes saisons n’auront laissé personne de marbre
Telle une douce musique, cette voix incitait à s’asseoir
Mais la voilà maintenant réléguée à la mémoire
La limpide clarté du matin baigne ce novembre frisquet
Elle évoque notre fragilité parmi tant de ballets
Une frange ouateuse illumine la basse brume du levant
L’embellie réconfortante procure un effet délivrant
Résurgente beauté que ton tendre souvenir fait naître
Comme l’élan d’un printemps qui fuse au fond de l’être
Tes petits gestes, tes tenaces combats, tout pour autrui
Cette débordante générosité nous a bien construit
Entre rage de vivre et fous rires
Tout ce qu’une vie peut bien vouloir dire
Ainsi s’écrit ta longue histoire si peu racontée
Le temps suspendu en révèle l’inestimable portée
Par-delà ton départ, des traces de ta profonde estime
Qui vit et inspire chacun à vouloir la réécrire en rimes
Ce reflet que renvoie nos miroirs laisse entrevoir
L’éclat de ton regard toujours bienveillant d’espoir
Les jours reprennent, nourris du leg de ta fidélité
Nos cœurs rapiécés te disent: « pour toi, je le serai »
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À la mémoire de Christiane, fugace étincelle de feu envolée au ciel…