Aimer (Nathalie Gauvin)

Tulipes-Nathalie Gauvin

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Tu dis que je suis belle
Que je suis cette langue
Qui porte en ses voyelles
Des océans où tanguent

Des nefs de désir
Que berce d’espérance,
Ma main qui se fiance
Aux flots où elles soupirent.

Dis, que sais-tu des anges
Qu’on prive de leurs ailes
Dont les lambeaux de franges
Sont répudiés du ciel?

Que sais-tu des souffrances
Des cris et des appels
Que porte en ses silences
Mon alphabet rebelle?

Que sais-tu de mon âme
Qui cherche la lumière
Et de mon cœur de femme
L’insondable mystère?

Que sais-tu de mes rêves
Des combats que je mène
Pour qu’aimer m’appartienne
Lorsque le jour s’achève?

Sais-tu mon corps en fièvre
Que consume sa soif
Cherchant des doigts, tes lèvres
Tes mains qui le décoiffent?

Le grisent et le soulèvent
Dans ce tendre vertige
Où le plaisir exige
Que coule cette sève

Lorsque tu viens me prendre
Déposant sur ma joie
Les milles gestes tendres
Du toucher de tes doigts.

Quand pour n’être plus qu’un
Vient se répandre en moi
Ton lait comme un parfum
Dont mon corps regorgea.

Et que vient boire ta bouche
Aux replis de ma chair
Cette langue farouche
Violant mon sanctuaire

Ce delta où s’abouche
Le flux de nos rivières
Qui du plaisir accouche
En son vocabulaire

De ces râles d’extase
Que, Priape, tu enfantes
Lorsque l’orgasme embrase
Le corps de ton amante.

Grisé de l’hydromel
Tu oublies cette quête
Que sans cette éternelle
L’âme et le cœur regrettent.

Car il n’est de recours
Plus pur et viscéral
Que de faire de l’amour
Son unique Graal.

Une réponse à “Aimer (Nathalie Gauvin)

  1. De ton poème Aimer jusqu’ à
    Qui se souviendra de nous
    Humblement, je fais grand cas
    De me prosterner à genou

    Au plaisir que j’ai eu
    De me délecter de ta verbe
    En tentant cette revue
    De tous tes mots, ces feux en gerbes

    Et je découvrais ainsi ici
    Encor pour chacun trois autres
    Poèmes et tant de tes écrits
    Dont je me veux ici l’apôtre

    Je te savais pure et bonne
    Te redécouvre grandiose
    Puis j’imagine Lisbonne
    Avec toi en pure symbiose

    Pour braver les océans
    À l’ombre de tes voiles
    Bateau ivre pour céans
    Subjugué je me dévoile

    En parfaite et totale admiration
    Sur tes écrits, avide de poursuivre
    Virtuelle et fébrile exploration
    Dont j’effleure ici à peine le cuivre

    J’ose à peine continuer
    Me mettre ici en parallèle
    Me comparer à tes nuées
    Tout contre tes belles voyelles

    Mais je n’ai point su dominer
    Mon désir, idée impulsive
    De commenter inopiné
    Si beaux poèmes en ces coursives

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