Photo, photo, photo…
Toutes ces mirifiques photos
D’un si douloureux monde en crise
Nous crient, nous susurrent, nous disent
Le laid, le grand, le toc, le beau.
Cette langoureuse jouissance
Cernant les pourtours de l’image
C’est fou, c’est vrai, c’est faux, c’est sage…
Une bien circonspecte imprudence.
On veut tout capturer, tout voir:
Villages, volcans, naufrages, bateaux.
Et la photo, photo, photo
Ne construit jamais que sa propre gloire.
Tout ce patatras d’appareils
Nous fait froidement miroiter
Je ne sais quelle narcissique beauté
Livide… et à nulle autre pareille.
Et ces pesants capteurs d’époque
Que sont tous ces cadrages de nos ego-photos,
Ils sont classiques, ils sont baroques
Mais ils nous tuent, nous font la peau.