
LE CHAT de Suzanne Poirier, 2019
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Quand on dépeint le chat
Il faut savoir y faire.
Son espace d’apparat
Est un documentaire
Au sujet de nos vies.
Et… des papiers qui bruissent
L’enveloppent et se replient
Sur son échine lisse.
Le chat est hiératique.
Il a les yeux sanguins.
Et des feuilles de musique
Tapissent son quotidien.
Si on sait qu’il va bondir
Pour l’instant, il se cache
Et le figuratif se laisse infléchir
En direction d’un matou sans moustache.
Quand on découvre le chat
Il faut se laisser perturber.
Son espace en subtils entrelacs
Est un lot de feuillets enchevêtrés.