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Dans les yeux de mes filles… toujours, jamais…
Elles sont dans un monde immaculé, fragile
Où plus noirs sont les loups, plus profonde est la nuit.
Tout l’horizon est blanc, le ciel bleu, infini.
Les blés sont blonds et murs, le temps est immobile.
L’été dure à toujours, les chiens ne meurent pas,
Jamais ne se fanent les bouquets d’hortensias.
Cent feux de Bengale, de terribles frayeurs,
Des tempêtes évitées, des éclairs de bonheur.
Dans les yeux de mes filles… toujours, jamais…
Les grands ne sont que francs, purs, droits, forts et loyaux
Dans leurs regards ouverts point d’ombres ni abysses.
Ils ne peuvent mentir, vous portent sur leurs dos,
Et feront en sorte qu’aucun mal ne surgisse.
Dans les yeux de mes filles… toujours, jamais…
Pas de passage à vide, pas de larmes amères,
Une absolue confiance, allez savoir laquelle?
Que nul de leurs amis, que nul de leurs frères
Ne marche sur une mine antipersonnelle.
Les mamans restent jeunes et n’ont pas le cancer.
Les pères font la part du blé et de l’ivraie,
Car le plus beau présent, qu’ils ne feront jamais
À leurs enfants, sera encore d’aimer leurs mères.