Libellule (Nicole Gravel)

20210301_141729[1]

.

Cantonnent les mots,
Entonnent leurs chants,
Comme un livre ouvert
Partitions sur la feuille voltige,
Volent par-ci, par-là
Ne vous disent qu’un soupçon d’eux

Dans l’étang aux castors flottent des nénuphars
Parmi eux se prélassent, se chauffent
Des demoiselles, des libellules.
Des mouches à feu donnent de la féérie
Lorsque tombe lentement la pénombre du soir
Dans l’écho du chant puissant des huards.
Loups, renards et martes, sans oublier les hiboux
Aux aguets, ils quêtent leur repas qui ne tardent
Les appâter et les saisir, quel délice en ces temps de disette.

Passe le temps, les nuages et les étoiles filent, croit la lune
Dans la cabane concert de crépitements émane
Du feu du poêle à bois de bûches bien remplies.
L’eau qui bout, du grésil du soufflée parsèment
Les odeurs, la chaleur et le fumet de leur assemblage.
Les amoureux s’activent, leurs regards s’attisent.
D’un tour de main d’un tour de hanches d’un ensemble
La table se garnit, tintent les ustensiles.
Le vin frais gardé dans l’eau du lac se sert
Dans des verres fins presque de cérémonies
Prêts s’attablent, la passion se déleste, se déguste.

La magie frappe d’un coup,
La porte grande ouverte sur l’infini décor
Le recueillement s’installe sur des vagues
Le bonheur se répand s’offre sans restriction.

Peu avant minuit s’accentue l’heure de la cour
Carillonne un chant subtil, tourne la tête, enivre.
Le bain de minuit propose, s’impose.
Sur des palettes chancelantes déposées
Trace le chemin à travers les hautes herbes
De la descente vers le lac, une aventure périlleuse.

Heureusement les étoiles éclairent, habillent leurs élans,
L’eau, les corps chauds ivres, les esprits volatils.
Quelques mouvements à la brasse indienne
Le temps de se laisser flotter à la dérive
Ne sachant plus où est le nord, ne devenant qu’un élément
Pour rejoindre l’île comme celle du ciel du Petit Prince.

Le cap rocheux encore tiède d’un soleil cuisant le jour
Mains engagés se construisent un abri de fortune,
D’éléments plus tôt laissés ici sans façon
Par les tourtereaux d’inspirations débordantes.

D’autres bougies s’allument à la constellation
Aucun voisin, ni de son dissonant, ni d’embarras
Que le bruit de la fine pluie sur le lac résonne.
L’air embrume un cordon qui s’élève autour
De fabuleuses aurores boréales.
Ils s’accostent et s’amarrent. Leurs âmes fusionnent.
Cantonnent leurs mots, entonnent leurs chants.

Libellule20210516_194746-1

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s