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J’ai gardé en tête nos baises sulfureuses,
Maintenant nos ébats, une plainte, m’arrachent.
Nos trop rares étreintes sont devenues rugueuses,
Nos baisers sont plus froids que le fil d’une hache.
Ma musique est silence et tu n’entends plus rien,
Mes notes se sont tues, s’est éteint mon refrain,
Ton mutisme est mortel, faut-il le spécifier,
Il brûle ma chair comme un fer à marquer.
Ma prose déjà fanée, mes vers sont obsolètes,
Mes mots éparpillés, ma poésie muette,
Ton faciès fermé qui plus jamais ne sourcille
A planté dans ma plume un carré d’arbalète.
Que me sert-il encor d’attendre des renforts?
Quand se redressera ma boussole affolée?
M’ayant enfin tout pris, tu me mènes à la mort,
Ton amour me fait mal, c’est un fusil chargé.