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Je me souviens de ces doux matins de Noël
Alors qu’enfant, la vie était simple et belle
Dans un foyer où nous étions choyés
Par des parents qui nous incitaient à rêver.

C’est avec fébrilité et transis de bonheur
Que nous nous réveillions bien avant l’heure
Et bondissions sans attendre au bout du lit
Pour y trouver à ras bord, notre bas bien rempli.

Mon vieux collant, pourtant solidement épinglé
S’affalait lourdement sur le plancher
Les deux jambes étrangement déformées
Par plein de petites surprises judicieusement insérées.

Question de faire durer le plaisir
Je les tâtonnais, le rouge aux joues
Tentant de deviner, à force de les pétrir
Ces petits riens valant pour moi plus que tout.

Un à un, je les extirpais de leur cachette
M’émerveillant autant d’une orange que d’une sucette
Qu’elle fut en sucre d’orge ou en chocolat
Peu importe, je m’enthousiasmais avec éclat.

Crayons de couleur, nouvelle gomme à effacer
Petite culotte avec des fleurs, barrette nacrée
Et surtout… une belle grosse pomme de terre bien lavée
Que j’allais aussitôt remettre à ma mère avec fierté.

Quelle joie de commencer cette journée toute spéciale
Constatant encore une fois que la magie des fêtes
Était au rendez-vous, sans tambour ni trompette
Et emplissait nos coeurs d’un bonheur sans égal.

Une fois maman, je refis l’innocent stratagème
Le biscuit grignoté au bord de la cheminée
Les bas suspendus de mes enfants que j’aime
Perpétuant à mon tour, la tradition chèrement héritée.

Joyeux Noël!