.
Se pointe l’aurore, la liberté m’appelle
Sur ce chemin désert entre lacs et rivières
Les grands pins murmurent ton nom à leur manière
Le ruisseau me confie à quel point tu es belle
Durant le bref été quand la terre assoiffée
Semble se soulever, jaunie et fissurée
Quémandant à l’air chaud un souffle de fraicheur
Ton souvenir devient un baume sur ma peur
Qu’il est doux, couverte de sa tiède rosée
De voir se réveiller la nature apaisée
Et de sentir le temps hésiter un moment
Me rappeler ta peau, ses longs frémissements
Vaincu, pareil à lui, quand le lys assoiffé
Se penche tristement sur sa tige brulée
Je veux que tu m’abreuves encor plus qu’il ne faut
Viens me rendre la vie, donne-moi de cette eau
Vois ces marécages profonds et millénaires
S’y mire un ciel rageur, pesant, plein de mystères
La lignée des sapins assombrit les sentiers
C’est le jardin des dieux où je voudrais t’aimer