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Sans bornes, où ta source loge-t-elle?
Au pied d’arc-en-ciel effleurant l’aquarelle?
Au ténu ru serpentant à l’ombre des joncs?
Étiré miroir d’azur mouillant mes saisons
Tranquille force à la pulsante résilience
Aux visées pour coffrer ton évanescence
Tu parviens noblement à t’en affranchir
Reine défiant roitelets en brigue de te saisir
Ton flux vital délaye nos divergences
Et générations montrent déférence!
Ton torrent suppose un masque de rancune
En fluide insoumis au sort d’inertes dunes
Éteins ma soif, baigne mon derme
Ton clapotis murmure paix à mon âme
Effluves au ras de l’onde qui m’embrasse
Lucarne ouvrant sur l’éternité que tu traces
Je m’agrippe à ton infini, une perche!
M’extirper du monde rêche, par ta brèche!
En ton lit que tous croyaient tari hier
Je délire d’apesanteur en ton antimatière
Long cours bouclant fin et commencement
Et nul milieu fixe, sous mille lieux et vents!
L’estompée destination décale sans cesse
Eau-temps, autant caresses-tu la détresse!
Rêverie de littoraux sur horizon lointain
En riverain à gué sur tes alluvions du bien
À l’interstice niché entre temps et espace
J’y dissous mon figé sentiment d’impasse
Jadis muet filet, aujourd’hui fière rivière
Demain mer, singulier truchement de vie
Indigo entrelacs enluminant la géosphère
Né de sables d’antan, me voici à ton effigie