Nos dérives (Nicole Gravel)

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Un enfant de la rue se cache se confond dans un débarras de monticules encombrants
D’un semblant s’abrite d’un réconfort sa couverture d’enfance sombre effilochée.
Sa mère la poudreuse de tant de neige son corps de glace raidit le transit
Immobile elle n’a pu lui dire adieux car d’un coup givrée elle a trépassée
Le petit dort en boule molle, frileux fiévreux, exténué à la dérive.
Sa voix gémit implore sa défunte de revenir comme avant lui parler, et pourtant
Elle demeure muette inatteignable sourde à son désarroi de misères.
L’enfant bleuté brûlant de chagrin agonise lentement de froid de faim
Un vent poudre de givre vente ses longs cheveux blonds les soulève
Quelqu’un passe dans la ruelle s’attarde devant ses mèches, ce spectacle pathétique
La passante s’indigne devant nos impudeurs, nos cruautés nos incongruences.
L’enfant de l’innocence du drame de l’absence désarme, nous entre dedans
En sanglots la dame perd pied, à genoux le souffle, d’une infinie douceur
Le touche, le soulève, le prend, il ne résiste emporte son trésor prestement chez elle
D’abord le réchauffe le baigne, le berce, lui donne un biberon lui chante une mélodie
Une chanson familière à l’enfant, celle du temps de ses parents unis
Doux réconforts liant son monde d’avant à celui où il accoste sur ses rives ensoleillées.
Avec le temps elle l’a vu grandir devenir l’homme protecteur reconnaissant
Plus tard à ses vingt ans les papiers achevés signés de tant d’amour
Il fredonne ce même air à sa maman bien blottie, un long moment à lui
En échange elle caresse sa tignasse blonde qui resplendit pour celle aux confins du ciel

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