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Comme une goutte d’eau glissant le long d’une tige, d’un visage ou d’un nuage, au creux de l’hiver, je cristallise.

Je redonne le blanc des puretés des mariages sacrés, des sapins enneigés, des lacs glacés loin ou placés aux quatre coins de vos existences, je demeurerai jusqu’à vos silences.

Je vis mon hiver en hiver, perlant, me fixant en suspension.

Sachant que le printemps et ce qui s’en suit confirmera l’éternel voyageur qui parcourt le monde dans toutes ses formes, d’apparence en apparence.

Je suis le glaçon de l’hiver, fait de beauté d’eau et de transparence.

Je m’unis au soleil, je vibre d’étincelles de couleurs
Acrobate en suspension, je défie défiant les éléments en transmittance.

L’hiver cimente mes molécules pour un jour retrouver ma fluidité et glisser à nouveau en goutte d’eau, vapeur d’un soupir pour monter plus haut, averse diluvienne propice à votre imaginaire, eau boueuse des flaques d’eau, rivières tumultueuses bouillonnantes.

Je suis le cortège de vos vies, du visible à l’invisible, je suis sensible aux vivants.

Je suis la ronde de chacun de vos instants.

Vos larmes m’en témoignent, en alimentant ce que vous appelez vos tragédies, mais qui ne sont, dans le fond, que l’expression de que qu’est la vie.

En ce premier jour de mars, ou d’autres jours, j’espère des roses d’hiver bleus givres de neige éternelle, pour celle que j’ai aimée, et qui sous ses pieds, a senti la glace céder, avant de s’envoler.