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L’existence, toute prométhéenne, se montre malgré tout réticente à faire cadeau
Elle qui te susurre des mots aux forts reliefs, semble t’enjoindre à brûler les rameaux
De riches parfums exhalés surprennent, probable récompense à nos lâcher-prises
Suit un inattendu bien-être coi, tel le souffle d’un zéphyr venu tiédir les aubes grises

Te suffit-il d’abord de rompre ce carcan né du désordre de tes pensées
Nous seuls érigeons ces tours d’ivoire, en écrasants pilliers de savoir pointés au ciel
Sur l’obsession de vouloir cristalliser les mouvantes frontières, au brisé rêve d’éternité
Cette quête d’un sursis à ta destinée, hélas bien vite emportée au fil des jours torrentiels

Puise plutôt le réconfort parmi ce qui sait se faire petit, humble, menu, fragile
N’en déplaise à la tyrannique logique, tiraillée aux pôles discordants que sont peur et amour
Effleure le vierge silence du chant primitif, substrat de toute vie battant tambour
Il t’y attend cette promesse d’embellie, une fois acceptée la précarité de tes argiles

Délicate petite poussière, venue d’hier
À posture altière, de condition éphémère
Rallie-toi à l’humilité, celle louangée naguère
Afin d’échapper aux sentiers de la guerre

Apaisées seront tes craintes de te voir dispersé à la kyrielle de nos labeurs
Brillera alors cet or, tapi sous les délicats replis de tes enfouies aurores intérieures
Recommunié avec ta fragilité, au-delà des observables, tu survoleras les univers
En discret émissaire, appointé à la grande marche des âmes luminifères.