
La sculpture À RODIN de Serge Khodalitzky (né en 1938)
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À Rodin
À Rodin, j’ai voulu dire
Que l’on peut coexister
Sans pour autant s’imiter,
S’empoigner, se contredire…
J’ai voulu le saluer,
Parler de son influence
Et, sans trop le révérer,
Faire sentir sa persistance.
La forme et le matériau
Quelque part, c’est la même chose.
C’est poésie ou c’est prose
Mais ce sont toujours nos mots.
De Rodin, j’ai voulu rire
Un petit peu, pourquoi pas.
C’est pour… comme… le subvertir
Et pour avancer d’un pas.
Camille Claudel, elle aussi
Figure là, dans mes pensées.
Et, quand je cogite ceci,
Elle est proche, elle est citée.
À Rodin, j’ai un peu rendu
Un hommage, on peut le dire
Avec ces broutilles tordues
Qui me poussent et qui me tirent
Vers un monde percé, perçu,
Zébré de figuration
Et dont les pensées perdues
Cherchent leur penseur, à l’occasion.
À Rodin j’ai voulu signaler
Que, malgré les différences
Et les temps et les distances,
On peut toujours s’entr’aimer.
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Poème de Paul Laurendeau, tiré de Serge Khodalitzky (2014), Assemblages, ÉLP Éditeur, Montréal, format ePub ou PDF.
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