Germano Dalcielo : Le disciple oublié

DalcieloDepuis le succès international du Da Vinci Code de Dan Brown, les thrillers mystico-religieux ont la cote. Il s’en publie beaucoup, tant chez éditeurs numériques que les éditeurs papier. En un temps où les églises officielles peinent à rassembler des fidèles, cet engouement pour cette littérature s’avère plutôt singulier. Mais peut-être pas tant que ça, au fond ; les gens ont toujours été fascinés par ces  prophètes qui souhaitent nous révéler des « choses cachées depuis la création du monde » (Mathieu 13, 35). Généralement, les romans comme ceux de Brown mettent en scène des personnages qui s’opposent, justement, à ce que ces choses soient révélées afin de préserver l’ordre, l’équilibre grâce auquel fonctionne, tant bien que mal, le monde réel. Souvent ces personnages sont prêts à tuer pour éviter le trouble social susceptible d’être causé par ces révélations. Bien entendu, dans la plupart de ces romans, l’Église catholique romaine apparaît comme le lieu du conservatisme religieux, le gardien de l’ordre sacré, sans qu’elle soit nécessairement le commanditaire direct des assassinats perpétrés.

Le roman de Germanon Dalcielo est de cet ordre. Pour ne pas nuire sa diffusion et par respect pour l’auteur, je ne peux identifier le secret que contient cet Évangile d’Ischirion…  mais, je vous prie de me croire, au XXIe siècle, je doute sérieusement qu’on tue des gens pour ça. Le disciple oublié se laisse lire. À une exception près (trop de chapitres pour décrire la fuite de Frère Remondino de la maison du gardien où il est séquestré), il est bien structuré et, de manière générale, fort bien écrit. Puisqu’il est disponible à moins de trois dollars sur la boutique Kindle d’Amazon Canada, alors pourquoi s’en priver ? Par ailleurs, ce roman est construit de manière fort originale, en alternance entre le XVIe siècle et le nôtre. En effet, une bonne partie du récit se déroule au début du XVIe siècle alors que le pape Léon X, aux prises avec la maladie, prend la décision de révéler aux croyants la confession d’Ischirion, le fameux disciple de Jésus. Léon X, rappelons-le, n’est nul autre que Jean de Médicis, le membre d’une famille assez peu connue pour ces états d’âme. Cela finira mal pour lui, tout comme cela finira mal pour tous ceux qui ont pris connaissance du manuscrit. Voilà, je ne vous en dis pas plus.

Je vous encourage le lire ce roman, malgré ses imperfections. Après tout, pourquoi faudrait-il lire que des romans formatés pour le succès populaire ? Je viens de tenter de lire un thriller de Guillaume Musso, un auteur de best-sellers. Mais je n’ai pu le terminer tellement le récit était truffé d’invraisemblances, comme cette policière parisienne qui, sans papier à New York, pénètre comme dans un moulin dans les locaux de la CIA… Personnellement, j’aime lire des romans imparfaits, des romans qui comportent des erreurs, des vices. Sans doute est-ce l’éditeur en moi qui s’exprime en cet instant…

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