
L’installation ANNEAU ET CUBE de Roger Gaudreau, 2004, au coin des rues Notre-Dame et Peel, Montréal (photographie tirée des archives du site web du sculpteur)
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ANNEAU ET CUBE
Je viens de me faire un nouvel ami:
Anneau et cube. Il est massif et gentil.
Le susdit anneau simule un fil électrique gigantesque,
Rond comme le Dropnir d’un Wotan cosmologiquesque.
Et ce fil tout circulaire affecte d’être partiellement dénudé.
Une sorte de filin de métal est visible depuis un segment disséqué.
L’anneau s’accote sur un bon cube qui m’arrive à la hauteur des yeux.
On peut toucher le tout. C’est purement merveilleux.
Pas de clôture, pas de cage, de fosse, ou de préau.
Ce toron intérieur de filin mis à jour, il me fascine au plus haut
Point et je promène mes doigts sensuels le long de sa trame.
Délicatement, je le fais, comme si c’était l’ombrelle flacottante d’un dame.
Et je grattouille doucement la courbe multiple et serrée de ce treillis.
Anneau et cube ne bronche pas. Oui, c’est vraiment déjà un ami.
Ah, moi les sculptures de rue, c’est totalement mon fort.
Mais seulement celles qu’on peu palper, serrer, et prendre à bras le corps.
Anneau et cube est de celles-là.
Et, du fond du cœur, je ne m’en plaindrai pas…
(Tiré de mon recueil L’Hélicoïdal inversé (poésie concrète), 2013)

ANNEAU ET CUBE de Roger Gaudreau (2004) – Photo: Allan Erwan Berger (2014)

ANNEAU ET CUBE de Roger Gaudreau (2004) – Photo: Allan Erwan Berger (2014)
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