Du cycle de l’éphémère

C’est demain que j’avais vingt ans…
Gilles Vigneault

.

Quand j’ai découvert l’éphémère
La roue de mon enfance était déjà gauchie
Oh, je n’en ai pas fait une affaire
Mais je n’ai pas vraiment ri ou souri
Non plus.

Bon, il fallait partir pour le collège
Faire de longs devoirs de je ne sais quoi
Voir des saisons mourir, entendre claquer des pièges.
Soudain, tout allait vite, tout croche, tout droit,
Tout perdu.

Puis l’éphémère a décidé qu’il ferait court
Il a scandé ma vive jeunesse en ses fanfares
Il m’a bien douché du flot des passions, des amours
Sitôt un Roman s’amorçait, qu’il devenait Histoire,
Monument, Souvenance.

L’éphémère m’a fait voir autrement une tempête
Il m’a chanté sur un autre ton la chanson d’un torrent.
Tourbillons et tumultes, c’est peut-être bien ça, l’essence de l’être…
Vu qu’il n’y a pas vraiment de mur pour arrêter les vents
Qui sifflent, eux, qui s’élancent.

Me voici, éphémère, ici, devant vous tous
Et, tout à l’heure, des galaxies vont se télescoper
Tandis que j’éternue et tandis que je tousse
D’immenses groupes humains sont à se configurer
Dans un bruyant silence.

C’est que l’éphémère est roi et le stable est bouffon.
Tout fuit. Je te regarde et le regard est dit…
L’eau coule. Le feu crépite. Héraclite a raison.
Rien n’est jamais le même. Et ce cycle est soumis
À toutes nos cadences.

Tout tourne, tout, tout, tout…
Entrons donc en cette danse
Et sortons de la roue
D’enfance…

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