Hautbois d’amour,
Instrument suranné
Ton son s’est amuï
Ton anche s’est fendillée
Tout au cours de nos vies.
Fin des beaux jours,
Tu es au portillon
Des existences faillies.
Les musiques, les chansons
Ne sont plus que des bruits.
Hautbois d’amour,
Tu es un bout de bois
Avec lequel on touille
Nos fonds de débarras
Nos bouderies, nos embrouilles.
C’est au pourtour
Du parc de nos bonheurs
Que se fige le sang
Que s’installe la peur
Des fausses notes du temps.
Hautbois d’amour,
Vas donc, tu nous as trahi.
Tu es une dague au cœur
Dont l’ultime et faux cri
Se joue en ut majeur.