L’écran est traversé du vol des oies
leur cris percutent les murs autour du piano
comme devant une oeuvre intense
Je supporte les images sans bruit
Elles se confondent à la neige des champs
Des bottes de chasseur avancent vers une tache rouge et blanc
dans la ligne d’horizon il passe la main dans ses cheveux blonds
devant le panorama des silhouettes ailées son sourire prend tout son sens
J’accorde le piano
Ma solitude s’inverse
telle une aviatrice en deltaplane
qui dépasse en courant la falaise
Une fugue allait
du profond soupire
au sourire navré
à la clarté du jour
Chuter si loin
Surfer sur une crête
me rend aveugle
comme sous un nuage empli de plomb
Dans un silence houleux
les notes s’envolent vers toi
Je suis seule sans pleurer
Les oies habitent encore les lieux
Je les vois tournoyer.