Glisse (Nicole Gravel)

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Gazouillis de mots comme si l’esprit se dissociait du sens pour ne retenir que sa mélodie.
Pour plaire, pour endormir la misère, pour taire les maux de l’âge qui font mal.
Son et sens, sans dessus dessous, étrange mélange au goût d’aurore de perles de rosée.
Une glissade en soi au début sans frontière sans règle… glisse et glisse en avant.
Puis bang, dans le mur direct. Fracas des mémoires rependus sans moyen pour les recoudre.
Une glissade qui ne laissait rien entrevoir et pourtant comme réelle fin, la fin de celui qui a glissé.
Quel autre choix pouvait-il envisager quand devant sa porte la glissade l’attendait, le guettait.
Dans son jardin les roses fleurissent, les papillons voltigent comme si rien n’avait changé.
Lui, tenant son journal et regardant sans lire, son âme glisse et dévale encore jusqu’au sein maternel.
Pris de vertige de tant de glisse, il s’accroche à un air du passé celui juste d’avant, avant de s’endormir.
Berceuse des tendresses sans compter le temps peuplé de sourires et de caresses.
Ses poings se délient, sa peau retrouve sa chaleur et son cœur son rythme.
Position de celui en gare ou sa vie se résume à ce ticket d’embarquement.
Puis comme une étincelle dans la nuit il se souvient de tout. Il a même le temps de rire de lui, d’éprouver cette gratitude pour tous ceux qu’il a aimés. Ah! Comme c’est bon!

Quelqu’un se penche sur son visage, plus près encore plus près, assez pour sentir son souffle qui sent l’amour et ses beaux jours.

Il était et sera.

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