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Je rêve de Milan
Peut-être dans mille ans
Qu’importe quand ce sera!
En attendant, ce temps il y a
Parfois limace à la traînée pénible
Souvent train fou parti en flèche
Sans prise tangible, invisible
Et unidirectionnel, la dèche!
Jumeau de dame gravité qui use
Parfois, il arrive que je m’y amuse
À y penser comme ça, au su
M’accrocher ou pas, c’est pas un peu fichu?
Flou horizon, furtif mirage d’atoll
Éthérique, me rappelant ce fort alcool
Grisant mon désir d’enfin pouvoir te palper
Mais voilà que tu as encore filé!
Et prendre ta mesure, l’enfer!
Empêtré dans ma dérisoire durée
Gouttes d’instants qu’aspire ta mer
Mon cœur flotte en naufragé
Temps passé, quand rentreras-tu en gare?
Et ton futur fuyant me sera-t-il un jour lu?
Ici présent, ta fugace magie rompue!
Cette folle locomotive me laisse hagard
Humble passager qui t’observe
Tes secrets, pour toi seul tu les réserves!
Goût amer pour ce quai que je ne reverrai
Ne cesseras-tu pas de toujours empiéter?
Je rêve du vivant
Là! Mais chaque fois tu me le reprends!
Sans cesse Gros-Jean comme devant
Je n’attends plus, tu m’entends!
Fout le camp pendant qu’il est temps!
L’avant me dicte d’aller de l’avant
Or, ne s’y trouve rien de bien rassurant
Autant m’enraciner au divan du présent!
Et tant pis pour le temps Pi!