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En tombée des nues, atterri en l’inopiné décor
Tout m’est apparu étrange aux abords
Irrépressible sentiment d’être soudain perdu
Plongé en nulle part, pas même un déjà-vu!

Outre ce froid, une inédite faim m’assaille
Seule défense plausible, hurler en représailles
Mon passé zéro m’empêche de souscrire
À ce réel bien empressé d’écrire mon avenir

De tièdes ressacs en tempèrent les rigueurs
J’en inventerai mille chemins de bonheur
La plupart éphémères, mais le saurai-je?
Poussé par le cortège, emporté par le manège

Écran de récits humains sur sphérique toile
Halos de nos rêves constellant sa voûte
J’abaisse mon regard dans l’attente d’étoiles
Doutant qu’un jour cette vie soit absoute!

Certes, la main frustre décerne la caresse
L’oeil jugeur, ces regards emplis de tendresse
Mais l’amour aux antipodes brouille la joute
Reste l’espoir de diverger en bout de route

Stigmates migrant de la chair au coeur
En exsangues plaies de l’âme qui pleure
Mots de guérison plus souvent déserteurs
Malgré tout, je cède aux accents charmeurs

Et moi?
Émois!
Hais-moi?
Aime-moi!

Où que tu te sois, et quoi que tu croies
Retrouve-moi, moi qui suis aux abois
La croix de nous deux rallume cette foi
Rompant l’obstiné parallèle de nos pourquoi

Assauts d’un monde en tumulte
Puis ces vaines et infertiles luttes!
Tout cela fait silence pour un instant
Alors que s’entrelacent nos temps